L'HIPPODROME a CONSTANTINOPLE 23 de quelques pieds, terminée à ses deux extrémités par une triple borne : c’était ce qu’on appelait la spina, l’épine dorsale de l’hippodrome; elle partageait l’arène en deux pistes, la piste de droite que parcouraient les chars en sortant des places de départ, la piste de gauche, qu’ils parcouraient après avoir tourné la borne de la spina, en revenant aux places de départ. Telles étaient les dispositions générales, communes à tous les hippodromes. Ajoutons, pour en finir avec toute cette géométrie, que celui de Constantinople avait environ 370 mètres de longueur et 60 ou 70 de largeur. Nous pouvons passer maintenant à la description des diverses parties du grand monument que nous venons d’esquisser. L’hippodrome de Constantinople fut fondé par l’empereur Septime-Sévère. Ce prince avait presque entièrement détruit l’antique cité de Byzance pour la punir d’une révolte; puis, frappé des avantages qu’offrait la position de cette ville, située sur deux mers, à la rencontre de deux continents, il s’était mis à la reconstruire sur de plus vastes proportions. Cent vingt-quatre ans avant Constantin, Septime-Sévère avait inventé Constantinople. Naturellement, dans ce siècle du panem et circenses, il commença par l’hippodrome; il déploya dans cette fondation, comme pour faire oublier aux Byzantins ses premières rigueu'rs, une telle magnificence que cet hippodrome, destiné à une petite cité de la Thrace, ne se trouva pas indigne de Constantinople quand elle fut devenue l’héritière de l’empire romain, la capitale du monde civilisé et la Rome de l’Orient. On peut dire aussi de Septime-Sévère que déjà il commençait à bâtir la ville éternelle. Comme il ne pou- i