218 ÉTUDES SUR L’HISTOIRE BYZANTINE nom des enfants de celui-ci, fit un pronunciamiento. Martina et Héracléonas furent déposés, traduits devant le sénat, qui les jugea coupables. L’une eut la langue coupée, l’autre les yeux crevés. Après l’extinction de la famille d’Héraclius, avènement de la dynastie isaurienne avec Léon III. Le second empereur de cette dynastie, Constantin Copronyme, épousa la fille du khagan des Khazars, baptisée sous le nom d’Irène. Le troisième, Léon IV, n’étant que prince impérial, épousa une Athénienne également nommée Irène. On ne sait rien sur la famille de celle-ci ; mais elle allait être un des plus grands souverains de Byzance1. Du vivant de son mari, elle avait déjà sa politique à elle. Léon IV avaitadopté les principes des iconoclastes; mais dans le gynécée impérial les images proscrites et leurs défenseurs étaient recueillis et honorés. Un jour l’empereur trouva chez sa femme des tableaux de sainteté; il la disgracia et fit mettre à la torture les officiers du palais qu’il accusait de complicité dans cette dévotion séditieuse. Restée veuve en 780, gouvernant l’empire au nom de son fils Constantin, âgé de dix ans, Irène dompta les complots et les rébellions avec une énergie impitoyable. Elle entra en relations avec Charlemagne et essaya d’obtenir de lui une de ses filles, Rothrude, pour le jeune Basileus. Le règne d’une femme était nécessairement celui des eunuques. L’un d’eux, Théodoros, est envoyé pour réprimer la rébellion du gouverneur de Sicile; un autre, Jean, est vainqueur des Arabes ; un troisième, Staurakios, soumet les tribus slaves de la Hellade et [1. Sur Irène, voir Diehl, Figures byzantines, 1" série.]