l’hippodrome a constantinople 9 l’.irène de l’hippodrome, et de donner au peuple et lu prince le spectacle de leurs luttes équestres : Vêtaient des sociétés de courses. Ce qui fait chez Bous, surtout pour le vulgaire, l’intérêt des courses du Derby ou de Longchamp. c’est un peu la rivalité ancienne, transportée sur un terrain pacifique, des deux nations riveraines de la Manche. Dans l’empire grec il ne pouvait être question de courses internationales. D’après les idées byzantines, il n’y avait en eJïet qu’un seul peuple, élu de Dieu, choisi du ciel, le peuple grec; hors de lui, il n’y avait que des « barbares » ; l’empire byzantin constituait à lui tout seul « la terre habitée », le reste était le « désert ». Pour donner quelque intérêt à ces courses de chars, il fallait donc que le peuple lui-même se divisât en groupes rivaux, presque ennemis; s’enrôler dans telle ou telle faction, c’était s’initier aux plus âpres jouissances du jeu. Chez nous, ce qui intéresse aux courses beaucoup de spectateurs, ce sont les paris qu’ils ont engagés, les enjeux de livres sterling ou de billets de banque; à Constantinople, le pauvre diable Îce plébéien, le batelier du Bosphore, le portefaix des chantiers de la Corne d’Or, n’avait point d’argent à risquer : c’était lui-même, c’était son amour-propre qui formait l’enjeu. Une fois qu’il s’était assis sur lerlains gradins de l’hippodrome et qu’il avait arboré l’écharpe verte, il fallait nécessairement que défaite des bleus fût un triomphe pour lui, leur ’victoire un crève-cœur. Son parti était-il vaincu, Bon cocher était-il tombé du char au moment d’arriver |u but, son chagrin, son humiliation étaient sans ornes. Comment oserait-il traverser son quartier, asser devant la boutique de ses voisins, rentrer