246 ÉTUDES SUR L’HISTOIRE BYZANTINE fils se trouvent associés au trône. Le patriarche, averti par les silentiaires, sort de l’église palatine de Saint-Étienne. L’Augusta, avertie par le préposé aux cérémonies, sort de sa chambre à coucher. A part les empereurs, le patriarche (qui est parfois, lui aussi, un eunuque) et quelques dames de la cour, il n’y a là que les officiers « sans barbe » du palais : silentiaires, ostiaires, cubiculaires. Le patriarche prend alors la chlamyde de pourpre, étendue sur une table, la bénit et la remet à l’empereur. Les cubiculaires, avec une décente dextérité, habitués à tous les raffinements de la pudeur officielle, ôtent à l’impératrice son vêtement, l’étendent comme un voile pour cacher ses épaules à tous les assistants; l’empereur ou les empereurs revêtent l’Augusta de la chlamyde; sur la chlamyde on passe les longs vêtements d’étoffe d’or, le grand manteau multicolore brodé de perles et de rubis. Le patriarche bénit la couronne; il bénit les præpendulia, nœuds et chaînes de diamants et de pierreries qui en forment le double appendice. Les empereurs posent la couronne sur la tête de l’Augusta, y attachent les præpendulia qui caressent ses joues de leurs ondulations scintillantes et font à sa beauté un cadre lumineux. Sur cette beauté, on jette un voile, le flammeum. L’impératrice s’assied entre son fiancé et son beau-père. Alors seulement on introduit les grands qui viennent chanter les polychronia, puis leurs femmes par entrées successives. Chacune de ces personnes s’avance, précédée par les ostiaires armés de leurs verges d’or ornées de perles, soutenue à droite et à gauche par les silentiaires. Trois fois elle se prosterne, le visage contre terre; elle