EMPEREURS ET IMPÉRATRICES ü'ORIENT 191 ouvertement le mariage de Nicéphore Phocas avec la femme de son prédécesseur et ensuite flétrit les assassins de ce même Nicéphore. Ainsi, le clergé et la noblesse, le Saint-Synode d’une part, le sénat de l’autre, c’est, comme dans notre ancien régime, le droit des parlements et le droit des assemblées du clergé limitant le despotisme d’un Louis XIV. En troisième lieu, il y avait les résistances armées des tribus montagnardes, des peuplades éloignées, chez lesquelles il n’était point prudent aux percepteurs de taxes illégales et aux agents du despotisme de trop se hasarder. Enfin, il y avait à Constantinople une opinion publique. Même dans les temps calmes, où le peuple n’était pas en humeur de révolutions, elle savait se faire entendre. Par une sourde agitation, des rumeurs, même des clameurs (kataboéseis), elle forçait un Michel III à se donner pour collègue Basile Ier. Le plus souvent elle se manifestait par (.les mots piquants, des épigrammes qui couraient la ville. On en affichait sur le socle des statues : ainsi dans la Rome des papes sur le piédestal de Pasqui-no. Quand Michel Stratiotique entreprit de faire revenir les modes de sa jeunesse, comme il était en même temps un grand bâtisseur, il ne pouvait remuer une pierre dans Byzance sans qu’on racontât qu’étant enfant il avait en jouant perdu un osselet et que c’était pour le retrouver qu’il bouleversait les pavés. Le peuple donnait des sobriquets parfois peu aimables à ses maîtres : Constantin Copronyme (parce qu’il avait souillé les fonts baptismaux), Michel le Calfal, Michel l'ivrogne. Quand Alexis