312 ÉTUDES SUR L’HISTOIRE BYZANTINE doublait de celle que possédait cette même race dans les provinces d’Asie. Si on allègue que dans celles-ci l’hellénisme avait à lutter contre l’indocilité des dynastes arméniens et caucasiens et contre les derniers efforts de l’islamisme arabe, il faut se souvenir que la Bulgarie, sur la frontière du Nord, eut à combattre les Russes, les Petchenègues et les Hongrois. Incommode voisine pour l’empire grec, elle lui rendit du moins le service de recevoir les coups qui, auparavant, s’adressaient à lui seul. Elle tenait à grande distance de Constantinople les invasions barbares. Si, du côté du Sud, elle inquiétait l’hellénisme, elle lui servait de boulevard du côté du Nord. Elle prit à son compte une cause de faiblesse qui jadis incombait directement à la monarchie « romaine ». Ni l’empire grec ni l’empire bulgare n’étaient absolument nationaux. Dans le premier, nous rencontrons quantité d’enclaves slavonnes, de Slavi-nies, sans parler de l’irréductible masse albanaise. Le second ne reposait pas davantage sur une race homogène : il eut à compter avec les Croates, les Serbes et les Albanais; les enclaves et colonies valaques devaient déjà y être nombreuses, puisque le troisième empire bulgare eut pour fondateurs des aventuriers de sang latin. A Byzance le pouvoir impérial manquait de stabilité. Longue est la liste des empereurs qui périrent de mort violente et des usurpateurs qui firent sanctifier leur attentat. Rien que pendant la période aiguë de la lutte entre les deux races, on voit, sous Constantin le Porphyrogénète, le pouvoir usurpé par la dynastie de Romain Lécapène, qui est ensuite