142 ÉTUDES SUR L’HISTOIRE BYZANTINE j’ai lancé le mien plus haut que vous; j’ai tiré de l’arc et dardé le javelot avec plus de force, j’ai triomphé dans le pentathle et lo pancrace.... Admettons que j’aie un nez de vautour et vous des nez camus, pourquoi s’en prendre à la Providence qui nous a créés tels ’? Cette paix que Psellos voulait imposer de haute lutte à ses ennemis, il fallut l’acheter par des concessions. Dans un autre discours, il annonce sa démission de prolo-asecrelis, mais il n’oublie pas de vanter les services qu’il avait rendus à la chose publique dans les relations extérieures. Il gardait sa place de grand-chambellan et le titre d’excellence (£raepTÎj/.o?). Quels étaient donc les services que Psellos avait rendus comme ministre des affaires étrangères? Parmi les reproches qu’il adresse à son maître, se rencontre celui d’avoir mal soutenu vis-à-vis des barbares la dignité de l’empire et de leur avoir écrit sur un ton parfois plus arrogant et parfois plus humble qu'il ne convenait. Le sultau d’Égypte notamment en avait pris occasion pour se montrer plus insolent. Or, lorsque Psellos était chargé de rédiger les dépêches adressées à ce prince musulman, sans doute il lui témoignait les égards extérieurs dus à son rang, mais il l’embarrassait de sa dialectique et l’écrasait de sa supériorité intellectuelle. La forme restait courtoise et le fond en était d’autant plus humiliant : ce qui a été de tout temps le triomphe de la diplomatie. « Il agissait, dit-il, avec les infirmités morales de son maître comme on dit qu’Hippocrate de Cos agissait avec les maladies physiques2. » t. Salhas, Bibliotheca, t. V, p. 168-170. 2. Id., ibid., t. IV. Histoire, p. 193-194.