52 ÉTUDES SUR L’HISTOTRE BYZANTINE baptisé, avec son crâne rasé à la tartare, ses vêtements de peaux et sa massive chaîne de cuivre autour du corps, le Franc d’Occident, qui est venu du Rhin sur le Bosphore, conduisant les caravanes le long du Danube et la lance au poing, l’Arabe d’Égypte, de Syrie ou de Sicile, à la flottante tunique, le Khazar, le Croate, l’Arménien, tous ces barbares que la vieille Rome aurait menés à la corvée pour la reconstruction de son Capitole, Byzance était forcée de les traiter en hôtes de distinction. Les gradins les plus rapprochés de l’arène sont occupés par les membres des factions, en tunique blanche bordée de larges bandes de pourpre, avec leurs écharpes aux couleurs rivales, ayant à la main leur bâton surmonté du croissant. Le grand vélum de soie, sur cet océan, sur ces escarpements de têtes humaines, flotte au gré de la brise du Bosphore ou des zéphyrs de la côte d’Asie. Aux deux extrémités de la spina, des Slaves s’occupent à enfler les orgues. Tout à coup un grand mouvement se manifeste du côté de la tribune impériale. Les gardes aux cuirasses dorées, avec les drapeaux, les étendards, les labara, les victorioles, sont descendus sur le Pi; derrière les galeries de Saint-Étienne, 011 soupçonne la présence de l’augusta; les loges à droite et à gauche du trône s’emplissent de généraux, de sénateurs et de patrices. Enfin l’empereur paraît à sa tribune, sceptre en main, couronne en tête, et du coin de son manteau impérial qu’un eunuque lui a rassemblé dans la main, il fait sur son peuple le signe de la croix. Les applaudissements, les hymnes, les chants des factions, éclatent. On attend le signal. Il est donné. Aussitôt au rez-de-chaussée do la tri-