152 ÉTUDES SUR L’HISTOIRE BYZANTINE IV PSELLOS MINISTRE D’iSAAC COMNÈNE ET DES D0UCAS. C’est dans ces dispositions édifiantes que Psellos revenait de la sainte montagne. Son maître Constantin était mort. Le dernier rejeton de la maison macédonienne, la vieille Porphyrogénète Théodora avait repris le pouvoir; l’empire romain, suivant l’expression de Psellos, était de nouveau féminisé'. Théodora fit appeler plusieurs fois l’ancien ministre pour profiter de ses conseils; mais les eunuques qui gouvernaient sous elle se hâtèrent d’écarter du palais un rival trop dangereux pour leur influence. L’impératrice, au moment de mourir, chercha autour d’elle quelque noble qui fût digne de recueillir l’héritage de Basile le Macédonien. Les eunuques dirigèrent son choix, et il tomba, non sur le plus digne de régner, mais sur le plus docile à leur tutelle, le vieux Michel Stratiotique. Psellos, toujours préoccupé de sa sophistique, lui a reproché une vaine affectation de science : « il philosophait dans les choses non philosophiques; il n’était pas un philosophe, mais le singe des philosophes ». Le peuple tourna en ridicule sa prétention de rétablir les usages de sa jeunesse. Enfin il outragea gravement les généraux, et ceux-ci s'entendirent pour faire un pronunciamienlo. Bientôt le plus illustre d’entre eux, Isaac Comnène, désigné pour l’empire par leurs acclamations unanimes, campa sur la rive asiatique du Bosphore à la tète d’une armée I, Sathas, Bibliolheca, t. IV p. 201.