240 études sun l’histoire byzantine qué et à généalogie remontant au déluge. Les empereurs de Byzance ne craignaient pas, comme nos rois de France, de se « mésallier ». Toute femme pouvait devenir impératrice, comme tout homme pouvait aspirer au pouvoir suprême. A Constantinople, on peut voir ce qui ne s’est vu chez nous que dans les contes de fées : des rois épousant des bergères. Ils ont même choisi beaucoup plus bas. Le futur empereur Justin, n’étant encore que simple officier, avait pour femme Lupicina, une paysanne du Danube, une barbare comme lui; devenu « le maître du monde », il ne voulut point la renier, et sur la tête de la commère, qui depuis si longtemps faisait bouillir sa marmite de soldat, il posa la couronne impériale. On sait dans quel monde son neveu, le grand Justinien, est allé chercher Théodora. Théodose II a épousé la fille d’un professeur de philosophie d’Athènes; une autre Athénienne est devenue la bru de l’empereur Nicéphore Ier. Justinien II et Constantin Copronyme ont fait impératrices des Khazares. Deux fois au moins, avec Rothrude et Berthe, il a été question de fiancées d’Occident. Toutes les provinces de l’Europe, Attique ou Paphlagonie, Arménie ou Phrygie, ont fourni leur contingent de Basilissæ. Si les empereurs se sont abaissés parfois à des femmes d’abjecte condition, le plus souvent ils ont épousé des filles de fonctionnaires, placés plus ou moins haut dans la hiérarchie sacrée. Un médiocre employé pouvait devenir beau-père d’empereur, et les chefs des tribus barbares en rêvaient sous leurs tentes de feutre. - Une coutume singulière présidait parfois à ces