216 ÉTUDES SUR L’HISTOIRE BYZANTINE Marcien, un vaillant soldat, lui faisant jurer que, malgré son litre d’épouji, il respecterait sa chasteté. Elle termina sa vie dans les bonnes oeuvres, et de ce couple exemplaire l’Église fit une paire de saints. La fille de Léon Ier, Ariadne, créa successivement deux empereurs : son premier mari, Zénon l’Isau-rien, sur la tête duquel elle fit placer la couronne par les mains de leur fils encore en bas âge; puis son second mari, Anastase le Silentiaire, qu’elle n’admit à l’empire et à son lit qu’après qu’il eut signé une profession de foi orthodoxe. Dans l'intervalle, la veuve de Léon 1er, Vérine, avait essayé de faire aussi valoir son droit à transmettre le pouvoir et avait couronné son frère Basiliskos. Celui-ci fut battu par les partisans d’Ariadne, bloqué dans une église, d'où il sortit sous la promesse qu’il serait épargné; l’engagement fut tourné, car l'usurpateur fut jeté avec sa femme et ses enfants dans une citerne où 011 les laissa mourir de froid et de faim. Cette énergique Ariadne n’était pas tendre. Elle avait eu à se plaindre de son premier mari, Zénon, qui gouvernait mal et était sujet à des accès d’épilepsie : 011 prétend qu’elle profita d’un de ces accès pour le faire enterrer vivant; lorsqu’on ouvrit son tombeau, quelque temps après, on trouva le cadavre tordu par les convulsions de la faim et ses bras à moitié dévorés. L’histoire do Théodora, la fille du montreur d’ours Akakios et la femme du grand Justinien, est trop connue pour que nous y insistions. Sophie, nièce de Théodora, avait épousé Justin II, le successeur de Justinien. A la mort de son mari elle comptait, elle aussi, pouvoir disposer de l’empire.