LES EXPLOITS DE DICÉNIS AKRITAS 9* chroniqueurs nous apprennent que Panthérios fut nommé par son parent Romain Lécapène « domestique des scholes d’Orient », c’est-à-dire généralissime de toutes les légions d’Asie. C’est lui qui en 941 contribua efficacement à la défaite de 40000 Russes qui étaient venus par mer assiéger Constantinople : Nestor, le chroniqueur de Kief, s’est souvenu du « domestique Panthir » et de ses troupes d’Orient. C’est lui qui très probablement fit en 941 le siège d’Édesse et obligea l’émir à livrer une image miraculeuse du Sauveur; mais à la chute de Romain Lécapène, le premier acte de son successeur Constantin Porphyrogénète fut de signer la destitution de Panthérios : il ne pouvait lui pardonner d’être le neveu favori de ce Constantin Doucas qui avait voulu lui enlever sa couronne. L’inimitié du Porphyrogénète eut des conséquences plus fâcheuses pour la gloire du héros : ce prince, qui rédigea ou fit rédiger un grand nombre d’ouvrages d’histoire, imprima à ces travaux une direction conforme à ses intérêts et à ses passions. On y vanta ses amis, on y dénigra ses ennemis, on chercha à les faire oublier. Le nom de Panthérios est un de ceux autour desquels les écrivains officiels semblent s’être étudiés à faire le silence. Dans le récit du siège d’Édesse ou de la défaite des Russes, on évita de le nommer. C'est Nestor, l’historien des vaincus, qui a sauvé de l’oubli le domestique Panthir. Quelque rares que soient les indications des chroniqueurs, elles expliquent cependant certains passages du poème et des tragoudia. Panthérios, disent les historiens, fut en faveur sous Lécapène, en disgrâce sous Constantin : l’un le nomme généralissime, l’autre le destitue. Or le ÉTUDES SDR l/HISTOIRE BYZANTINE 7