270 ÉTUDES SUR L’HISTOIRE BYZANTINE d’une auréole sur une mosaïque à fond d’or. Sa réputation de piété se répandit jusqu’en Occident; car voici comment parlent de lui les ^4/îna/es d’Ein-siedeln : « Le jour, aux yeux du peuple, il s’avançait revêtu des ornements royaux; mais, la nuit, il se rendait secrètement dans une église, se prosternait sur le pavé et, revêtu d’un cilice, se livrait à la prière ». 11 abdiqua la couronne en faveur de son fils aîné et entra dans un couvent. Il en sortit pour détrôner ce fils incapable, puis il y rentra, quand il eut fait proclamer roi son second fils, qui fut le grand Siméon. Les Slaves du Nord-Ouest, — Serbes, Croates, Rasciens, Herzégoviniens, Dalmates, — s’établirent plus pacifiquement dans la péninsule; ils y auraient été appelés, au vne siècle, par l’empereur Héraclius, qui comptait faire d’eux le rempart vivant de l’hellénisme contre les Avars. Ils ne furent jamais pour Byzance des voisins aussi incommodes que les Bulgares. Tandis que ceux-ci formèrent, dès leix6 siècle, une grande monarchie militaire, les Slaves du Nord-Ouest se divisèrent en sept ou huit principautés, qui reconnurent volontiers la suzeraineté du Basileus; leurs chefs s’intitulaient krals (rois) ou joupans (comtes) et prenaient place dans la sacro-sainte hiérarchie byzantine sous le nom grec d'archontes. En revanche, tandis que la Bulgarie finit par professer tout entière la même foi chrétienne que les Grecs, la foi dite « orthodoxe », les Slaves du Nord-Ouest, tiraillés entre l’influence ecclésiastique de Bome et celle de Byzance, se trouvèrent divisés par la religion. Aujourd’hui encore la plupart des Serbes sont de rite « orthodoxe », tandis que les autres Slaves du