158 ÉTUDES SUR L’HISTOIRE BYZANTINE tait à acheter à prix d’or la paix des barbares. « J’essayais bien, nous dit-il, de guérir l’empereur de ce vice ; mais il était présomptueux et intraitable. » A l’entendre, Psellos aurait donc été à la fois le plus admiré des discoureurs et le moins écouté des conseillers. Succès plus digne d’un sophiste que d’un homme d’État! C’est dans l’éducation de son élève Michel Doucas que triomphe son orgueil d’homme de lettres; à l’entendre, c’est en récompense de brillantes études que son père l’associa à la gloire du diadème; c’est à la suite d’une sorte de baccalauréat, subi par Michel en présence de Constantin, que le jeune homme passa empereur. Tel est le dernier mot du système politique de Psellos, qui rêvait un empire de mandarins, où des examens successifs eussent ouvert l’accès aux plus hautes fonctions de l’État, même à la royauté. Au xvnr siècle on a vu la philosophie s’asseoir sur le trône avec les Frédéric II et les Joseph II; au xr Psellos voulait y asseoir la sophistique. Il y réussit, son élève fut tel que pouvait le former un pareil maître. Il avait tous les travers de celui-ci sans avoir la hauteur et l’étendue de son intelligence. Michel VII fut un Psellos inférieur. Constantin X laissa le trône à son fils sous la tutelle de sa veuve Eudokia Makrembolitissa. Psellos allait donc assister pour la troisième fois à un règne féminin. Le xie siècle byzantin est, comme le xvme siècle russe, celui des impératrices, moins le génie d’une Elisabeth ou d’une Catherine II. La régente avait contre Psellos un grief considérable, étant la nièce du patriarche Kéroularios; sur ce point il se hâta de rentrer en grâce auprès d’elle par le panégyrique du pontife. Psellos était un savant,