MICHEL PSELLOS 129 jusqu’au trône de patriarche œcuménique, le droit conduisit l’autre dans le conseil des ministres de l’Empire. En attendant, Psellos put débuter au barreau où sa facilité de parole et son esprit ingénieux lui assurèrent aussitôt une grande renommée. Il allait passer bientôt au service de l’État. II PSELLOS MINISTRE DE CONSTANTIN MONOMAQUE'. L’Empire présentait alors un curieux spectacle. Depuis Basile le Macédonien, il s’était manifesté un certain progrès dans les idées politiques. Chose inouïe jusqu’alors, on avait vu, de père en fils, cinq générations d’empereurs se succéder sans contestations : Basile, Léon le Sage, Constantin Porphyro-génète, Romain II, les deux frères Basile II et Constantin VIII. Un principe nouveau de droit public semblait vouloir s’établir dans la pratique : celui de la stabilité monarchique, de la fixité héréditaire2. Sans doute on avait vu régner pendant cette même période des empereurs qui n’étaient pas du sang de Basile : Romain Lécapène pendant la minorité de Constantin Porphyrogénète, Nicéphore Phocas et Jean Zimiscès pendant celle de Basile II; mais leur usurpation même était une sorte d’hommage à la légitimité. Ils régnaient, mais ils respectaient le [1. On consultera avec intérêt pour toute cette période le livre de G. Schlumberger, l'Épopée byzantine, t. 111 : les Porphyrogénètes Zoé et Thèodora, Paris, 1905. Cf. aussi Diehl, Figures byzantines, 1” série, le chapitre : Zoé la Porphyrogénète.] 2. L’Empire grec au X* siècle, p. 31 et s. ÉTUDES SUR L'HISTOIRE BYZANTINE. 9