LE PÉRIL ÉCARTÉ 167 porte les conséquences de la politique du Dr Matchek et de ses amis de Zagreb qui n’est pas une politique des paysans, mais des citadins croates. C’est, pour employer les termes de Raditch, « la politique des messieurs corrompus » et de cette Zagreb qui, à plusieurs reprises au cours de l’histoire, a été l’instrument des intérêts d’une caste et des étrangers plutôt que du peuple croate. Cependant, ni Zagreb tout entière, ni toute la bourgeoisie croate n’ont suivi le Dr Matchek et encore moins le Dr Pavélitch. Au contraire, on peut dire que la grosse partie de la bourgeoisie croate conduite par les capitaines d’industrie, les grands financiers et les grands négociants, dès les débuts, a pris place dans les rangs des partisans du régime personnel. La bourgeoisie croate prit cette attitude parce qu’elle était profondément convaincue que l’initiative du roi était salutaire, qu’elle éviterait des troubles sociaux et économiques qui pouvaient résulter de la construction du « superédifice » bourgeois mégalomane et instable dont nous avons déjà parlé. Elle se rangea du côté du régime autoritaire pour cela aussi qu’elle était lasse des excès et de l’incapacité des politiciens yougoslaves qui n’avaient de démocrate que le nom. Mais il faut reconnaître qu’aussi un désir de gain, de profit facile, a déterminé certains éléments de cette bourgeoisie à se jeter dans les bras