66 CRUCIFIÉS AU CARREFOUR études communes, à Prague, Stéphane Ra-ditch, emporté sur les ailes de son tempérament ardent, se lança tête baissée et avec acharnement contre les Serbes de Serbie. L’offensive commencée par la « Coalition paysanne démocrate » se transforma bientôt en une obstruction, en un sabotage insensé du travail parlementaire. Et comme dans la vie serbo-croate c’est presque devenu une règle que ce lui qui lance la plus grande quantité de boue à la figure de son adverse, celui-là pense accroître sa valeur personnelle, on procéda dans le Parlement à des échanges de calomnies et d’injures sanglantes. Et tandis que dans les rangs de la « Coalition paysanne démocrate » on croyait que l’insulte est « l’ultima ratio » qu’on ne peut pas dépasser, il se trouvait parmi leurs adversaires un malheureux déséquilibré, qui par sa mentalité n’aurait jamais dû faire partie du Parlement et qui, le revolver à la main, a prouvé qu’il existait pour lui une autre « ultima ratio » qui n’atteint pas seulement l’honneur de l’homme, mais qui lui ôte la vie. L’attentat de Pounicha Ratchitch, qui eut lieu le 20 juin 1928 dans la Chambre des députés yougoslave, n’était pas seulement un attentat à la vie des chefs du parti paysan croate, mais aussi et surtout un attentat contre l’Etat et la démocratie yougoslaves. Aujourd’hui, cela ne fait pas l’ombre d’un doute. Si le 20 juin déjà le roi Alexandre I" Kara-georgévitch avait renvoyé chez eux les parle-