« VAE viens » 39 qu’il était lui-même un Serbe, qu’il avait déjà, avant la guerre, entretenu des relations politiques avec elle, et enfin parce que, dans le chaos qui régna à Zagreb d’ioctobre à décembre 1918, il avait effectivement rendu des services à la cause unitaire en combattant la thèse dualiste et les tendances à l’hégémonie de Zagreb. Cet homme d’une grande énergie, d’un plus grand entêtement et de la plus grande ambition nullement en rapport avec son intelligence et sa culture, a abusé de la confiance exceptionnelle de Belgrade. Homme politique le plus réputé parmi les Serbes de l’ancienne Autriche dont toute la carrière politique avait été faite à Zagreb, un des chefs les plus écoutés de l’ancienne Coalition serbo-croate, Pribitchévitch était naturellement appelé à être le trait d’union entre Zagreb et Belgrade, l’artisan du pont entre la Serbie et la Croatie, et à consacrer toutes ses forces pour réaliser une collaboration fraternelle des Serbes et des Croates qui constitue la force principale de la Yougoslavie. Mais, au lieu d’accomplir cette mission à laquelle la nature des choses l’invitait, et au lieu de réparer ce pont déjà sérieusement endommagé, il s’est acharné à le détruire. Au lieu de s’employer pour une politique de ménagement et de conciliation vis-à-vis de Zagreb, Pribitchévitch a pratiqué contre le vaincu la politique de « vue victis ». Comme il occupait à Belgrade, sans concurrence aucune, la situation d’ « expert pour la Croatie », il a réussi à suggérer aux Serbes mal renseignés ses conceptions funes-