124 CRUCIFIÉS AU CARREFOUR incontestablement à voir le nationalisme yougoslave remplacer quatre nationalismes maladifs et turbulents qui siont des instruments aveugles de tout impérialisme étranger, un terrain idéal pour toute politique divide et impera, et qui, par là, sont une sérieuse menace pour la paix de l’Europe. La victoire définitive de l’idée yougoslave signifie que les Balkans cessent d’être « la poudrière de l’Europe ». Par conséquent, lorsque le roi Alexandre a changé le nom de son pays, il a inauguré vigoureusement une politique qui, du point de vue de l’intérêt général de l’Europe comme du point de vue du progrès, représente une conquête considérable. Et, pour cela, le régime autoritaire yougoslave ne peut être considéré par l’historien impartial que comme un facteur plus constructif et positif que ne était la démocratie yougoslave de 1918 à 1928. L’acte du 3 octobre 1929 a reçu son développement logique dans l’acte du 6 septembre 1930, lorsque tous les régiments de l’armée reçurent les nouveaux drapeaux yougoslaves pour remplacer les anciens drapeaux serbes. Ces deux actes sont des documents impérissables du courage et de la clairvoyance de l’homme d’Etat qu’est le roi Alexandre; ils représentent les innovations les plus importantes qui ont été réalisées durant les quinze dernières années chez les Yougoslaves. Mais l’élan réformateur du roi Alexandre ne s’est pas arrêté là. Par la même loi qui donnait à l’Etat le nom de « Yougoslavie », celle-ci fut divisée en neuf unités administratives appe-