108 CRUCIFIÉS AU CARREFOUR n’avait donc qu’à suivre l’exemple de la démocratie yougoslave et personne n’aurait trouvé cela exceptionnel. Mais il ne l’a pas fait. Au contraire, il a dissout toutes ces organisations (Orjuna, Hanao, Srnao). Résolument il a rejeté toute idée d’organisation fasciste, et pour cela les chefs et les potentats des partis politiques devaient lui garder quelque reconnaissance. Car si le roi avait organisé des formations fascistes, s’il avait donné des pouvoir illimités à quelque Mussolini yougoslave, les Pribitchévitch, Matchek, Korochetz et compagnie auraient passé un bien mauvais quart d’heure ! Le fascisme est la doctrine des violences politiques et l’application de ces doctrines. Mais on ne peut procéder à cette application que lorsque la société est mûre pour elle, lorsque les fondements matériels et moraux de la société sont ébranlés au point qu’on ne peut les préserver de désordres plus graves que par l’intervention de la violence. La confusion dés esprits, la dissolution morale et le désarroi économique ont atteint, à la fin de 1928, dans la société yougoslave une telle ampleur que l’établissement du fascisme aurait été non seulement justifié mais dans une certaine mesure nécessaire. Malgré tout, le roi Alexandre n’a pas établi le fascisme, ne tenant pas uniquement compte des considéra-