LA PSEUDO-DÉMOCRATIE 101 foi, il en appelle au témoignage des hommes qui sont morts pour prouver que le roi a voulu briser l’état. Comme s’il pouvait exister un roi qui tendrait sciemment à diminuer son propre Etat ! Aveuglé par la haine et par une ambition maladive, Pribitchévitch est allé jusqu’à insulter dans sa tombe le père du roi Alexandre, le vénéré roi Pierre, en parlant de sa vie privée, des dettes qu’il aurait faites comme prince prétendant au trône. Il a même poussé la stupidité jusqu’à parler de chaussettes trouées que le roi Pierre aurait eues aux pieds alors qu’il était sur son lit de mort. Jamais l’ennemi le plus féroce de tout ce qui est serbe n’a commis un tel sacrilège en insultant le souvenir de ce roi dont le nom est vénéré vêtant l’uniforme d’officier, à induire en erreur les autorités civiles et militaires et à se rendre maître absolu, pour quelques heures, du faubourg berlinois, depuis lors célèbre, Koepenick. Et l’on pensa qu’une telle chose n’était possible que dans la Prusse militariste des « Junkers ». Cependant, M. Pribitchévitch montra que, même après la guerre et dans les milieux parlementaires de Paris, la métropole de la nation la plus vieille et la plus civilisée sur le continent européen, une « Koepenickiade », non plus militariste mais démocrate, était encore possible : un des persécuteurs les plus acharnés de la démocratie dans les Balkans, Svétozar Pribitchévitch, après s’être travesti en jacobin et après avoir appris la devise : «Liberté, Egalité, Fraternité », a trouvé au Palais Bourbon, au sein de la Commission des Affaire Etrangères, un auditoire attentif et crédule pour débiter son conte enfantin qui commence par ces mots : « Il était une fois un roi..... ». 7