LE TRAVAIL DE SAPE 149 nisée de l’Eglise orthodoxe, et c’est alors que le cléricalisme romain concentra tous ses efforts pour creuser un abîme, le plus profond possible, entre les Serbes et les Croates, et c’est alors qu’il commença à collaborer à l’édification d’une « individualité nationale » croate et catholique. Un exemple typique de cette action cléricale nous a été donné par l’activité de l’archevêque Stadler en Bosnie-Herzégovine, jusqu’à la grande guerre. Lorsqu’à la fin de la guerre l’Empire des Habsbourgs se disloqua, personne ne le regretta autant, pas même les Allemands et les Hongrois, « les nations maîtresses », que la curie romaine elle-même. Par le traité de Rapallo (1920) plus d’un demi-million de Yougoslaves (des Croates et des Slovènes) sont tombés sous la domination italienne. A ces Yougoslaves, le fascisme a brutalement et arbitrairement défendu l’usage de leur langue, non seulement à l’école mais aussi à l’église. Même les prêches doivent être faits en italien; les inscriptions sur les pierres tombales des Croates et Slovènes en même langue; les noms des nouveau-nés, comme ceux des morts, dans les registres de l’Etat Civil doivent perdre leur terminaison croate et être italianisés. On se trompe grossièrement en pensant que le Vatican s’est élevé contre cette pratique brutale fasciste qui tend à effacer toute trace des langues croate et slovène à l’église et jusqu’au cimetière : le pape ne s’est pas borné à sanctionner ces violences inouïes du fascisme mais il a relevé de ses fonctions 10