LA PSEUDO-DÉMOCRATIE
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serbe qui, pendant les quatre dernières décades, fut conduit par Nicolas Pachitch. Aussitôt que Pachitch eut brisé la « Main Noire » par ce procès, il voulut à son tour s’élever, avec son entourage, au-desus de l’Etat et du souverain. Cette tendance, Pachitch l’a introduite dans le nouvel Etat des Serbes, Croates et Slovènes, et c’est ce qu’il a prouvé quand, à une réunion publique à Biélina, en 1925, il proféra des menaces à peine dissimulées à l’adresse du roi. C’est pourquoi nous avons eu en Yougoslavie, pendant un certain temps, « le roi non couronné » Pachitch, et « la dynastie Pachitch » dans laquelle son fils Rada Pachitch joua le rôle le plus bruyant et le plus triste.
  Déjà avant la mort de Pachitch, une nouvelle étoile fit son apparition sur le firmament de la Yougoslavie, celle d’une ambition insatiable et d’un individualisme frisant l’anarchie. C’était l’étoile du potentat politique Pri-bitchévitch. Son parti, il le transforma en une armée avec laquelle il s’acharna pendant cinq années entières donnant la chasse aux pauvres serfs croates. Si un de ses lieutenants osait lui faire observer timidement que ce qu’il faisait était mal, il le condamnait sur le champ à une mort politique. Lorsqu’à Belgrade on lui fit savoir que cela ne pouvait continuer ainsi à l’infini et qu’on l’écarta du pouvoir, il organisa une véritable croisade des Serbes et des Croates des anciennes provinces autrichiennes contre Belgrade. Il entrait dans de telles fureurs que, lorsqu’il était reçu