l’attentat contre l’état 61 c’est que vous quittiez le pouvoir. Il n’y a pas d’autre issue. Vous abandonnerez votre place de ministre, mais cela ne veut nullement dire que vous tombiez en disgrâce, ni même que vous perdiez la bienveillance de Belgrade. Soyez raisonnable, soyez patient et vous pourrez bientôt reprendre votre place dans le gouvernement. » C’était en demander la clairvoyance et la patience, qui n’ont jamais été le fort de M. Pribichévitch. Il était trop habitué à son rôle non seulement d’expert, mais aussi de dictateur de la Croatie. Il croyait que sa présence, de tous les instants, dans le gouvernement était indispensable à la Yougoslavie. Il s’imaginait même qu’il devait être l’axe autour duquel, pendant de nombreuses années encore, devait tourner toute la vie politique de l’Etat. Il se voyait déjà dans le rôle de successeur du vieux Pacliitch à la tête du parti radical et chef de l’immense majorité des Serbes. M. Pribitché-vitch croyait dur comme fer que c’était grâce à lui et à lui seul que Raditch avait capitulé. C’est pourquoi son débarquement du gouvernement était pour lui un coup terrible. Il faut avouer, ce coup serait difficile à supporter par des esprits mieux trempés qu’un Pribitchévitch, homme nerveux et égocentrique. Lorsqu’il a reçu ce coup inattendu, Pribitchévitch perdit tout contrôle de lui-même: il se mit à parcourir le pays, à organiser des meetings, à prononcer d’innombrables discours dans lesquels il jetait l’anathème sur le