112 CRUCIFIÉS AU CARREFOUR geur de vue. La thèse et la tendance fondamentale du régime autoritaire sont les suivantes : Jusqu’au 6 janvier 1929, on a commis des fautes « intra et extra muros ». Aveuglée par des sentiments et des passions néfastes, la démocratie yougoslave tout entière s’est mise à scier la branche sur laquelle elle était assise et à creuser la tombe de l’Etat national à peine formé. Obéissant à son devoir de gardien suprême de l’intégrité territoriale de l’Etat et de l’intérêt national, le roi a mis fin à cette besogne destructive, et maintenant il invite toute la démocratie yougoslave qui, dans le passé, avait commis tant de fautes, à se mettre sous sa conduite à un travail positif, à procéder à la destruction des barrières élevées au sein de la nation, à combler les fossés creusés par la lutte et les persécutions fratricides, à panser les blessures faites au corps et à l’esprit de la nation par les luttes forcenées des partis et des clans politiques. Personne n’est exclu à priori de cette grande œuvre de redressement national. Tout le monde peut et même est invité à y prendre part. On ne demande à personne les comptes du passé. On a pardonné à tous, même aux plus grands pêcheurs, et on les invite à apporter leur concours, leur pierre à l’édification d’une maison commune neuve, meilleure et plus commode où la démocratie yougoslave puisse librement s’épanouir. Conformément à cette thèse fondamentale, le régime autoritaire yougoslave n’oblige personne à se déclarer son partisan; si quelqu’un,