114 CRUCIFIÉS AU CARREFOUR personne « contre le mur », pas plus qu’il n’a invinté l’exécution dans le dos. Le régime autoritaire yougoslave n’a ni son « Guépéo » ni son « Ovra ». Il n’a pas de milice à lui mais simplement une police tout aussi « tendre » qu’aux temps du régime démocratique (1). En peu de mots, le régime autoritaire yougoslave est rigoureusement défensif à l’intérieur comme à l’extérieur. Il n’attaque personne, tout esprit agressif ou même offensif lui est complètement étranger, mais dans la défense il est tenace et inébranlable, de quelque côté que vienne l’agression. Ce régime n’a pas fait sienne la règle de stratégie militaire, valable quelquefois pour les luttes politiques, que l’attaque est la meilleure défense. Il ne fait que se défendre. C’est sa grande force mais aussi sa faiblesse. (1) Lorsque le régime dictatorial de M. Tsankoff organisa en Bulgarie, en 1923, le massacre de Stam-bolisky et de 20.000 de ses partisans, on ne fit pas tant de bruit en Europe que lorsqu’il s’est agi, sous le régime autoritaire yougoslave, de quelques incidents regrettables dus aux méthodes brutales de la police et non aux directives du gouvernement.