142 CRUCIFIÉS AU CARREFOUR nue insolvable parce que tous ses fonds avaient été confisqués par le gouvernement de Belgrade. Les agents de l’Italie s’efforçaient aussi de tuer chez les Yougoslaves la confiance en leur monnaie nationale en la représentant comme la monnaie d’un état en faillite, en leur conseillant de chercher le salut dans la thésaurisation insensée. L’Italie ne s’arrêta pas en si bon chemin. Les deux villes sur la rive orientale de l’Adriatique, Zadar et Rijeka (Zara et Fiume), qui sont la chair vivante arrachée, à la manière de ShylOck, à la Yougoslavie, ne vivent que de contrebande avec la Yougoslavie. Mais dès 1929, c’était une contrebande particulière : des tonnes d’une littérature subversive, des tracts et des pamphlets en langue serbo-croate étaient introduits clandestinement en Yougoslavie. Dans ses brochures et tracts, on attaquait de la façon la plus basse et la plus cynique l’honneur et la vie intime même du roi Alexandre, du général Jivkovitch et de tous les personnages représentatifs du régime autoritaire. Dans cette « littérature » ion dénaturait toutes les initiatives même les plus nobles du roi Alexandre et du gouvernement autoritaire, on colportait les oruits les plus fantaisistes, on prêtait au régime yougoslave les dessins les plus noirs. Les livres de propagande bolcheviste sont de véritables bouquets de fleurs comparés à cette « littérature » introduite journelleiiient de l’Italie, surtout dans la partie ouest de la Yougoslavie. A part cette littérature, on faisait passer en Yougo-