NÉCESSITÉ HISTORIQUE 91 ceptionnelle, alors arrive le moment où la société est mise en présence de grandes épreuves et de lourdes tâches. A cet instant-là, la démocratie doit immanquablement céder la place aux régimes autoritaires d’une espèce ou d’une autre. Dans les vieilles démocraties dont la vitalité est toujours grande et dont le niveau de vie intellectuel, moral et matériel est toujours très haut, dans ces démocraties, au moment de difficultés exceptionnelles et de crise, on arrive au régime autoritaire par l’octroi d’un mandat donné à une personnalité par la démocratie elle-même. C’est ce qui s’est produit, pendant la guerre, en France (le régime des larges pouvoirs de Clemenceau) ou en Amérique (le régime quasi dictatorial de Wilson). Cela s’est produit aussi après la guerre, en France, au moment de la grave crise financière de 1926 (les pouvoirs exceptionnels de M. Poincaré), et aujourd’hui même en Amérique où M. Roosevelt a reçu certains pleins pouvoirs. Dans les jeunes démocraties dont le jeu est faussé et qui sont gravement atteintes, on en arrive au régime autoritaire par les coups d’Etat organisés et exécutés de différentes façons (le régime autoritaire de Mussolini en Italie, celui de Primo de Riveira en Espagne, celui de Pilsudski en Pologne, celui de Khemal Pacha en Turquie, celui de Horty en Hongrie, etc...). Le régime autoritaire en Yougoslavie n’est pas, et ne pouvait pas être, le résultat des ambitions personnelles du roi Alexandre. Si, par exemple, le roi avait esayé de l’introduire