LA « NOUVELLE POLITIQUE » 21 dans la période de la « Coalition serbo-croate » et du nationalisme serbo-croate. L’initiative de cette nouvelle politique n’a pas été prise par Zagreb où, en 1903 encore, les démonstrations violentes et les excès contre les Serbes battaient leur plein. Elle venait, d’une part, de Belgrade où avec l’accession au trône de la dynastie des Karageorgévitch un vent plus favorable commençait à souffler, et d’autre part, de Prague où l’idéalisme pratique de Toma Massaryk ouvrait de nouveaux horizons non seulement aux Tchécoslovaques mais aussi aux Yougoslaves. Cette nouvelle politique n’a pas tout d’abord conquis Zagreb mais la province croate et particulièrement le littoral adriatique qui l’ont, pour ainsi dire, imposée à Zagreb. (Les résolution de Rijéka et de Zadar en 1905). C’est feu Frano Soupilo, l’homme politique croate le plus remarquable de nos temps, qui a donné l’impulsion créatrice et le dynamisme à cette nouvelle politique positive. Le plus grand mérite de Frano Soupilo et le plus durable, c’est d’avoir découvert et prouvé que le nationalisme croate, incapable de vie propre, avait été engagé très tôt au service de Vienne et de l’impérialisme autrichien par un avocat de Zagreb, député Joseph Frank, succeseur de Startchévitch à la tête du mouvement nationaliste croate. En enlevant au nationalisme croate son auréole de mouvement révolutionnaire anti-autrichien que lui avaient attribuée au début Startchévitch et 2