110 CRUCIFIÉS AU CARREFOUR perte de la Yougoslavie; si l’on songe aussi qu’entre Yougoslaves et Italiens existe, depuis des siècles, un antagonisme, il est évident que le fascisme ou la démocratie intégrale établi face à l’Italie fasciste, représenterait une menace également grave pour la paix. Le roi Alexandre a compris cela et, pour assurer la paix à laquelle aspire l’Europe de toutes ses forces, il a décidé de faire passer le vaisseau yougoslave entre Charybde du fascisme et Scylla de la démocratie. Il a établi un régime qui, par son sentiment de la mesure, par sa large compréhension des rapports entre les peuples et par son sang-froid, est une sérieuse garantie contre toute aventure où les provocations fascistes poussent la Yougoslavie, un régime qui impose à toute la nation yougoslave la discipline et la maîtrise de soi devant les menaces extérieures. Le régime autoritaire en Yougoslavie représente un compromis entre la démocratie et le fascisme. Tandis que le fascisme professe, à l’égard de l’idée démocratique, le principe « Mors tua vita mea » d’après lequel il a conformé ses méthodes, le régime autoritaire en Yougoslavie a pris pour tâche, a posé comme but, de rendre apte à la vie et aux dures luttes qui l’attendent, la démocratie yougoslave, actuellement gravement atteinte, destructive et ne pouvant donner que de mauvais résultats.