166 CRUCIFIÉS AU CARREFOUR grandes encore que celles qui leur ont été accordées par les actes des 6 janvier et 3 octobre 1929. Si tous les Croates s’étaient groupés autour de leur roi après l’établissement du régime autoritaire, ils l’auraient moralement gagné à leur cause et il leur aurait été facile d’obtenir des autonomies provinciales peu éloignées en fait d’une fédération moderne adaptée aux besoins yougoslaves. Mais, au lieu de conduire les Croates par le chemin d’une sagesse politique dictée par la communauté de sang et par l’absolue identité du destin historique, le successeur de Raditch, le Dr Matchek les a conduit dans une autre voie, la voie du dépit, des provocations et d’une intransigeance insensée. Au moment de la plus profonde détresse, en pleine crise économique, lorsque à l’horizon yougoslave se sont mis à planer tous les oiseaux de proie prêts à la pâture, le Dr Matchek s’est mis à faire une politique de « risque tout », en spéculant dangereusement avec l’avenir et l’existence même des Croates, une politique de provocation et de chantage envers Belgrade, la Serbie et la personne même du roi Alexandre. On ne peut pas dire que le Dr Matchek et l’état-major de l’ancien parti Raditch aient été des mercenaires au service du fascisme italien comme un Pavélitch et ses compagnons. Cependant, ils aidaient en 1932 indirectement les ennemis extérieurs de la Yougoslavie, qui en réalité menacent davantage les intérêts des Croates que ceux des Serbes. Il serait injuste que le peuple croate ne sup-