158 CRUCIFIÉS AU CARREFOUR que, même après la mort de son mari, elle s’efforce de le conserver. C’est pourquoi elle lance dans le feu des luttes politiques tous ses parents proches et éloignés, ainsi que quelques médiocrités recrutées dans les milieux malsains de la bourgeoisie de Zagreb. Le porte-parole de cette coterie est un bonhomme à l’intelligence médiocre d’un avocat de province, M. Dr Matchek dont la plus grande erreur est de ne pas s’apercevoir qu’il sert d’étiquette et de paravent à une société désirant vivre en parasites sur le dos du paysan croate. Le point fondamental de la doctrine et de l’activité politique de Raditch n’était pas, comme mous l’avons déjà dit, national-politique, mais social-économique. Stéphane Raditch a trop souvent fait des concessions à son entourage corrompu et compromettant, mais dans son for intérieur, il souffrait de les avoir faites. Une dizaine de jours avant sa mort, Raditch avouait à l’auteur de ces lignes qu’il sentait cet entourage bourgeois lui peser sur la poitrine comme une meule de moulin et qu’il s’en débarrasserait aussitôt après sa guérison et à la première occasion favorable. M. Vladimir Matchek est le successeur de Raditch, mais il semble qu’il ait oublié que, dans cette succession, l’élément le plus précieux et de tout premier ordre est l’élément social et économique, ce programme paysan sans compromission. Après la mort de Raditch, M. Matchek a été emporté par le courant des milieux de Zagreb, de sorte qu’il n’est