146 CRUCIFIÉS AU CARREFOUR talement la chute du régime autoritaire. Dans cette entreprise, le fascisme italien a trouvé l’allié le plus actif dans la papauté. S’il y a une chose sur laquelle la Rome catholique et la Rome fasciste fussent d’accord, c’était sur leurs rapports avec la Yougoslavie et son régime autoritaire. Tout comme le fascisme, les cléricaux romains se sont imposés de leur propre gré aux Croates comme leurs défenseurs contre le soi-disant danger qui les menaçait de la part de Belgrade et du régime autoritaire. Les rapports entre la papauté et les Croates devraient faire l’objet d’une étude approfondie qui se proposerait de les présenter au public sous la vérité historique, car jusqu’ici, on les a toujours présents sous un faux jour. L’opinion publique des pays occidentaux et même une bonne partie des Croates ignorent la vérité historique incontestable que c’est la papauté qui a joué le rôle le plus actif et le plus néfaste dans la destruction de l’Etat croate du moyen âge et dans la perte de l’indépendance croate, vers la fin du xie siècle. Dans la lutte engagée entre les deux impérialismes, la Byzance orthodoxe et la Bome catholique, la première a réussi à gagner à sa cause la plus grande partie des Slaves en leur accordant l’autonomie des églises nationales et en les autorisant à célébrer la lithurgie dans leurs langues. Pour profiter de ces avantages, les Croates, à l’exemple des Bulgares et des Serbes, après une lutte acharnée entre