150 CRUCIFIÉS AU CARREFOUR feu l’archevêque slovène à Goritza (Gorizia), Mgr Sédey, qui s’élevait en défenseur de l’usage de sa langue maternelle dans les prêches et dans les inscriptions tombales ! En Yougoslavie, les lois fondamentales de l’Etat garantissent la complète égalité des alphabets latins et cyrillique; dès l’union yougoslave, aucun Croate ne fut contraint à devenir Serbe et à renier ses sentiments croates; en Yougoslavie, les églises orthodoxe, catholique et mahométane jouissent de l’égalité parfaite; aucun Croate ne fut obligé en Yougoslavie de transformer son nom ou les inscriptions tombales de ses morts, fussent-elles en langue allemande, hongroise, italienne ou turque. Et cependant, le cléricalisme catholique osait s’élever, depuis 1929, pour la défense des Croates contre la soi-disant oppression de la part de leur propre état national, de la Yougoslavie ! Comment expliquer cette attitude du cléricalisme catholique ? C’est très simple : si en Yougoslavie triomphait l’idée nationale yougoslave qui est prônée par le régime autoritaire, il est évident que, ipso facto, ce serait le règne de la tolérance religieuse la plus large, ce qui est aux antipodes des tendances cléricales. Autrement dit, la victoire de l’idée yougoslave, c’est la défaite de tout cléricalisme et spécialement du cléricalisme catholique qui est la négation même de la tolérance religieuse. Le régime autoritaire en Yougoslavie n’est pas une menace pour la religion catholique, mais, poursuivant le but essentiel de sa politique,