138 CRUCIFIÉS AU CARREFOUR mis de la Yougoslavie n’ont pas été sans fondement : le régime autoritaire et le roi Alexandre représentent l’unité de commandement dans la place assiégée qu’est la Yougoslavie, unité de qui est la condition essentielle et la garantie la plus sûre de résister avec succès. Il fallait donc détruire ce commandement unique en abattant le régime autoritaire pour créer la confusion parmi les défenseurs de la place et pour faire de la Yougoslavie une ppoie facile. C’est la Rome fasciste qui s’est mise en tête de cette conspiration contre la Yougoslavie et contre son régime autoritaire. Rome a lié tous les fils de cette conspiration, elle l’a dirigée, elle en a élaboré les plans, financé leur exé-tution. Le but du fascisme italien est double : il voudrait, d’une part, par la possession de la Dalmatie, occuper toutes les positions stratégiques et économiques sur la rive orientale de l’Adriatique, d’autre part — ce qui est bien plus important — briser, disloquer la Yougoslavie dont l’intégrité et la puissance sont l’obstacle principal à l’expansion politique et économique du fascisme « de Prague à Odessa ». Ce n’est pas pour nous étonner puisque tout égoïsme national agit dans le sens de la formule : « Ne pas permettre dans son voisinage l’existence d’un Etat tant soit peu fort et compact ». Cette formule a dominé la politique de Louis XIV lorsqu’il s’efforcait d’empêcher l’unité allemande; elle inspire l’Angleterre qui protège systématiquement l’indépendance belge et qui combat toute