LE PÉRIL ÉCARTÉ 157 roristes dont la mission consistait à démoraliser et à alarmer la population paisible de la Yougoslavie. La seconde catégorie d^ la bourgeoisie croate est formée par une coterie à laquelle appartiennent les chefs de l’ancien parti paysan de Raditch. Il s’agit là d’une petite fraction de la « société » de Zagreb, dont les membres sont passés maîtres dans l’art d’exploiter la naïveté politique du paysan croate, en se servant des moyens démagogiques les plus raffinés, des paroles et des formules creuses, mais sonores. C’est la même coterie qui exploitait de son vivant le talent peu commun du tribun Raditch, coterie dont le noyau est composé des membres de la famille de Raditch et de ses amis, coterie dont les clients forment des ramifications dans la province croate parmi les petits bourgeois. Après la mort de Raditch, cette coterie a conservé une certaine influence dans les villes et les campagnes croates, car le prestige et le capital politique qu’avait amassé, durant sa vie, Stéphane Raditch sont si considérables que l’on peut en vivre pendant longtemps encore. L’action de cette coterie est dirigée par une femme, la veuve de Stéphane Raditch, d’origine tchèque, qui a de grandes ambitions et un appétit plus grand encore pour les biens matériels. A l’époque où son mari était « le roi non couronné » des Croates, le rôle de la « reine non couronnée » lui a tellement plu