l’attentat contre l’état 63 et du parti Pribitchévitch dans une « Coalition paysanne démocrate » n’était pas en elle-mê-me un phénomène négatif. Au contraire, une œuvre positive très importante pouvait en résulter. Car si l’on prend en considération que Raditch avait réussi à grouper autour de lui presque la totalité des Croates et Pribitchévitch presque tous les Serbes qui vivent dans les provinces croates ; si l’on pense que les Croates de Raditch et les Serbes de Pribitchévitch entretenaient des rapports qui n’étaient pas loin d’être une véritable guerre civile, il est évident que l’entente politique de Raditch et de Pribitchévitch représentait la reconciliation des éléments serbes et croates justement sur un terrain où, jusque-là, ils s’étaient combattus avec le plus d’acharnement. Par conséquent, la reconciliation des Croates et des Serbes des anciennes provinces autrichiennes pouvait servir comme le premier et le plus important des jalons sur la route de la reconciliation générale et définitive de tous les Serbes et Croates. Ils étaient nombreux ceux qui attendaient de M. Pribitchévitch de conduire la « Coalition paysanne démocrate » — qui n’était qu’une nouvelle édition de la « Coalition serbo-croate » d’avant la guerre — dans le sens d’une politique constructive. Cette attente a été trompée. Au lieu de jouer alors un rôle historique, s’il a omis de le faire plus tôt, et de construire un pont solide entre Belgrade et Zagreb, M. Pribitchévitch a usé de son influence suggestive sur Raditch pour lancer Zagreb et les Croates, renforcés par l’alliance