50 CRUCIFIÉS AU CARREFOUR estimait tant son épouse croate qu’il vendît la Dalmatie à Venise pour 100.000 ducats (en 1402). En 1527, les féodaux croates conclurent un contrat de mariage, très avantageux pour eux, entre la Croatie et l’Autriche des Habsbourg (le « Sabor » à Tsétine); quand ils furent las de ce nouveau lien conjugal, ils essayèrent de rompre mais ils échouèrent: cette tentative malheureuse détermina l’extermination des deux plus puissantes familles féodales croates, les Zriny et les Francopan (en 1671). Cette tragédie découragea tant la noblesse croate qu’elle s’empressa, par la « Pragmatique sanction » (en 1712), de renouveler le contrat de mariage de « la petite mère » Croatie avec la ligne féminine même des Habsbourg ! Contaminée par l’esprit des féodaux décadents croates, la bourgeoisie de Zagreb considère l’union yougoslave, elle aussi, comme un mariage entre la Croatie et la Serbie des Karageorgévitch, une union facile à dissoudre quand l’un des époux en a assez : déjà dix années après cette union (1928) Zagreb clamait : « Divorçons ! ! Le grand artiste M. Ivan Mechtrovitch, bien que d’origine plébéienne et dalmate, a subi si fortement l’influence de Zagreb que, lui aussi, voit dans les rapports serbocroates des épousailles contractées sous le patronage des grandes puissances, et dans l’union yougoslave un contrat de mariage que les Serbes ne respectent pas (voir l’interview donné par M. Mechtrovitch au collaborateur du « Petit Parisien » le 14 mars 1933). « La petite mère » Croatie