168 CRUCIFIÉS AU CARREFOUR du nouveau régime. Et celui-ci, guidé par un esprit très large de concorde nationale et de pacification des esprits, omit de faire une sélection sévère. Le régime autoritaire ouvrit une porte très large de sa maison où tout le monde, sans distinction aucune, pouvait entrer et aussi sortir à son gré. Surtout lorsque la crise économique fit irruption, et lorsque Rome fasciste organisa et équipa les ennemis qui entreprirent un siège en règle de la Yougoslavie, alors certains représentants de la « meilleure société » et de la pseudo-aristocratie de Zagreb et de la Croatie tournèrent le dos au régime autoritaire et à la politique unitaire yougoslave auxquels ils avaient, un peu plus tôt, donné leur appui, pour lesquels ils avaient engagé leur parole et leur signature, et commencèrent cyniquement à flirter avec le dualisme du Dr Matchek. Il y a eu de gros personnages croates qui ont profité du régime autoritaire pour gagner des millions et pour construire des villas luxueuses et des palais, ce qui ne les a point empêchés, peu après, de se laver les mains, comme Ponce-Pilate, sur les destinées de ce régime. De tels agissements ne doivent pas étonner à l’époque où nous vivons ! Le D' Korochetz, chef des cléricaux slovè-nes en est un exemple : dans la période de 1918 à 1930, il a pratiqué avec son parti une politique « chrétienne, idéaliste et altruiste » qui consistait à profiter du différend serbo-croate en se rangeant tantôt aux côtés des