148 CRUCIFIÉS AU CARREFOUR soumit définitivement au pouvoir spirituel des Papes (en 1097). Comme on le voit, la papauté a, déjà au moyen âge, brisé l’échine du jeune état croate, uniquement parce que le peuple croate s’était orienté vers la Byzance orthodoxe exigeant avec ténacité l'autonomie de son église nationale et l’usage de sa langue dans la célébration de la lithurgie. Depuis lors, jusqu’à nos jours, durant huit siècles entiers, le Vatican a toujours sacrifié les intérêts croates les plus vitaux, non seulement aux intérêts de l’église catholique, mais aussi aux intérêts des Hongrois, des Allemands et des Italiens. Il ne faut pas s’étonner outre mesure de cela, parce que, prêchant que « tout pouvoir vient du ciel », la curie romaine a toujours été du dernier bien avec les puissants de la terre, évidemment à condition que ceux-ci prêtent leur appui au Saint-Père pour qu’il puisse accomplir sa mission « divine ». Jusqu’à la fin de la guerre mondiale, le Vatican s’est efforcé d’attacher le plus étroitement possible les Croates au trône de sa « majesté apostolique », le roi de Hongrie et l’empereur d’Autriche, et de servir pour le mieux la politique autrichienne « divide ut imperes ». Depuis le xvf siècle, surtout après le triomphe de la Béforme, le cléricalisme romain organisa une chasse systématique aux orthodoxes pour les convertir, ou pour les amener au moins à l’uniatisme; mais, après quelques premiers succès insignifiants, cette tentative se brisa contre la résistance orga-