« IBIS REDIBIS » 107 de la guerre, l’idolâtrie de la force ont produit des ravages, en Yougoslavie comme ailleurs, surtout dans les rangs de la jeunesse; une instruction superficielle acquise dans les écoles dont le niveau avait baissé considérablement pendant la guerre favorisait chez les jeunes le développement des tendances à la simplification qui conduit à l’illégalité, au recours à la force; la tentative mégalomane, faite après la guerre, de créer d’un seul coup une bourgeoisie puissante à jeté dans un prolétariat intellectuel déclassé une bonne partie des jeunes gens. Et on s’explique que ces jeunes intellectuels réduits à la misère, qui cherchent un gagne-pain quel qu’il soit en sont arrivés à proposer au plus offrant de risquer leur vie pour n’importe quelle cause. Ils étaient d’ailleurs préparés pour de semblables aventures par l’instinct guerrier atavique de leur race. On voit par ce qui précède qu’il y avait en Yougoslavie, surabondamment, du matériel humain très approprié pour la formation d’une puissante organisation fasciste et terroriste, et cela aurait un jeu pour le roi d’utiliser ce matériel s’il l’avait voulu. Il avait d’ailleurs pour cela des exemples et des précédents dans la démocratie yougoslave de 1918 à 1928. Les partis politiques ont non seulement toléré mais ont directement aidé la formation des organisations fascistes et terroristes qui s’appelaient : « Orjuna » (organisation des nationalistes yougoslaves) ; « Hanao » (organisation nationaliste croate) ; « Srnao » (organisation nationaliste serbe). Le roi