164 CRUCIFIÉS AU CARREFOUR tuelle, ses menées d’émigré politique doivent provoquer non seulement la réprobation mais aussi la pitié, car, abandonné de toutes ses troupes politiques, il en est réduit à s’enfoncer de plus en plus dans une situation désespérée. Il en est arrivé à se déguiser, par cruelle nécessité, en démocrate bon teint, et, qui plus est, à s’allier à des communistes avérés ou sympathisants, en espérant qu’avec leur aide, il renverserait le roi Alexandi’e et deviendrait le premier Président d’une république yougoslave. Evidemment, les communistes rient de lui par derrière ! Dans ces derniers temps, il semblait que Pribitchévitch eût terminé son rôle d’« expert pour la Serbie » et les hommes politiques de Zagreb ne se servaient plus de lui que comme d’un chiffon rouge pour exciter davantage Belgrade. En profitant des difficultés où se trouvait le pays en 1932, à la suite de l’offensive des ennemis extérieurs et de la grave crise économique, le Dr Matchek ne se contenta pas des tentatives insolentes de chantage sur Belgrade et le régime autoritaire, mais il abusa des provocations les plus sanglantes, car les déclarations et les interviews pour lesquels M. Matchek a été tout récemment traduit devant le tribunal et condamné à 3 ans de prisión, n’étaient rien moins que la revendication de la division du pays en deux sphères, celle de Zagreb et celle de Belgrade, et de l’organisation dualiste qui aurait pour frontière la ligne Kotor-Zémoun. Ces revendications sont une provocation cynique