156 CRUCIFIÉS AU CARREFOUR l’étranger est la preuve éclatante de l’impuissance tragique de l’utopie nationaliste croate tendant à la formation d’un état croate indépendant. Car, en luttant pour une Croatie indépendante, le Dr Pavélitch a pris contact, mon seulement avec le Comité révolutionnaire macédonien, mais il s’est engagé directement au service des Italiens, des Hongrois et des Allemands, de ceux même qui ont fait de l’histoire des Croates l’histoire d’un esclavage millénaire. Le Dr Pavélitch et ses partisans peu nombreux représentent une carte sur laquelle jouent la Rome fasciste et papale, la Vienne des Habsbourg et la Budapest des hobereaux, lorsqu’elles se proposent de détacher les Croates de la Yougoslavie et de former de la Croatie, de la Hongrie et de l’Autriche un . état trialiste à la tête duquel elles mettraient un prince clérical et réactionnaire de la Maison des Hasbbourg. C’est ce qui explique que le Dr Pavélitch et une vingtaine de déclassés, parmi lesquels l’ancien général autrichien Sarkotitch, sont très bien vus dans les milieux de la Gentry hongroise, bien reçus par la filiale de 1’ « Internationale noire » à Vienne, dirigés et financés par la « Consulta » de Rome. L’Italie fasciste a même mis à la disposition de Dr Pavélitch un wagon-salon et une villa luxueuse dans une petite ville de l’Italie du Nord. Par l’intermédiaire de ces individus, l’Italie, l’Autriche et la Hongrie, durant quatre années, expédiaient en Yougoslavie de la littérature subversive, des armes, des machines infernales, recrutaient et envoyaient des ter-