CONCLUSIONS 207 Toute la vie historique des Yougoslaves s’est écoulée aux confins de l’Occident et de l’Orient européens, sur un terrain où se rencontraient et luttaient, d’abord, l’église orthodoxe et le catholicisme romain et, plus tard, l’Islam et la Chrétienté. Tout le territoire yougoslave (et non pas uniquement la ligne Ko-tor-Zemoun de M. Matchek) a été le champ où se livra la bataille gigantesque entre Occident et Orient, bataille dans laquelle les Yougoslaves ont payé un lourd tribut de sang. Un cruel destin a voulu que le peuple yougoslave, même après la réalisation de son unité nationale, soit de nouveau crucifié sur ce carrefour : d’un côté il est envahi par la vague océanique du bolchevisme et, de l’autre, il est battu par la vague méditerranéenne du fascisme. Sous ces coups, venant des deux côtés, la démocratie yougoslave s’est affaisée et c’est le roi Alexandre lui-même qui a pris en main son drapeau et mène le combat pour elle. C’est un combat des plus durs car les adversaires sont très forts, et il faut de grandes qualités d’abnégation, d’énergie et d’héroïsme pour tenir jusqu’au bout. Le roi Alexandre défend avec ténacité cette place investie de tous côtés qu’est aujourd’hui la Yougoslavie; il espère que l’Occident démocratique lui apportera son aide pour repousser également le bolchevisme et le fascisme, pour établir en Yougoslavie une véritable démocratie constructive. Personne ne peut évidemment demander aux démocraties occidentales d’avoir des sen-