i/œuvre du régime autoritaire 123 consistait à faire porter lé nom trialiste de « Royaume des Serbes, Croates et Slovènes » à l’Etat au sein duquel on s’efforcait de réaliser une politique, non seulement unitariste mais même rigoureusement centraliste. Cette contradiction crevait les yeux; elle amenait le pays dans une situation où le comique le disputait au tragique; elle donnait un argument sérieux à ceux qui doutaient de la rtia-turité intellectuelle des Yougoslaves. Grâce à cette contradiction, les Croates et les Slovènes avaient l’impression que l’Etat, dans sa forme actuelle, était quelque chose de provisoire. Ils vivaient dans la crainte de voir un beau jour enlever dans le niom « Royaume des Serbes, Croates et Slovènes », les deux derniers mots et l’Etat s’appeler simplement « le Royaume des Serbes ». En donnant à l’Etat le nom de Yougoslavie, le roi Alexandre a fait disparaître cette crainte. Il a donné le coup de grâce à l’idée de la Grande Serbie, car tout retour vers cette idée est désormais impossible, absurde. La Yougoslavie n’est qu’un nom, mais un nom qui jpo.rte en lui un grand dynamisme et, inévitablement, il doit élargir la politique de l’Etat yougoslave et lui donner, finalement, par l’union des Bulgares aux Serbes, Croates et Slovènes, sa pleine expression. Tôt ou tard, tous les micronationalismes qui sont la véritable plaie des Balkans yougoslaves finiront par disparaître et seul triomphera le nationalisme raisonnable, viable et avancé : le nationalisme yougoslave. La civilisation occidentale, gagne, elle aussi,