LA FORCE MAJEURE 135 toute la bourgeoisie. Malheur aux moutons gardés par les loups ! Mis en présence d’une tâche extrêmement lourde et délicate qui consistait à élever, en pleine crise, le niveau économique et intellectuel du village, tout en maîtrisant la mégalomanie et le gaspillage des villes, le régime autoritaire lutte héroïquement pour trouver la meilleure solution de ce problème qui est, pour la Yougoslavie ainsi que pour toute l’Europe centrale et orientale, le plus difficile et le plus douloureux. Comme preuve de cette lutte persévérante du régime autoritaire, nous citerons le fait que celui-ci, en 1933, en pleine crise, réalise la forme agraire la plus radicale qui rend le paysan propriétaire exclusif de la terre; il réduit également les dépenses de l’Etat dans une mesure qui n’a pas d’exemple dans aucun pays de l’Europe. Le budget pour l’année 1930-1931 avait atteint la somme de 14 milliards de dinars (alors plus de 6 milliards de francs français) ; le budget de 1933-1934 est ramené à 10 milliards de dinars (aujourd’hui environ 3 milliards de francs), mais, sans doute, les dépenses ne s’élèveront même pas à 9 milliards de dinars. Ainsi le budget de la Yougoslavie, qui occupe une superficie de 250.000 kilomètres carrés et qui compte 14 millions d’habitants, est égal au budget de la ville de Paris. Cela prouve un grand appauvrissement de l’Etat et du peuple yougoslave, mais aussi la ferme et inébranlable volonté du régime autoritaire de réduire les dépenses pour l’administration (et, par voie de conséquence,