IV L’ŒUVRE DU REGIME AUTORITAIRE On sait quelle situation politique désespérée la démocratie yougoslave a laissée au régime autoritaire à la fin de 1928 : après l’attentat commis en juin 1928 au Parlement, les rapports entre Serbes et Croates sont devenus plus envenimés et plus tendus que jamais, ce qui a servi de levain puissant qui animait les deux fronts ennemis dont l’antagonisme menaçait de disloquer l’Etat. Par conséquent, la première tâche du régime autoritaire était de liquider ces deux fronts et d’apaiser ces luttes fratricides. Est-ce que le régime autoritaire y est parvenu ? Il est incontestable qu’au début, en 1929 et en 1930, il a enregistré des résultats appréciables dans ce sens. Déjà, en 1929, les deux fronts s’étaient effacés dans le cœur des masses populaires et les rapports entre Belgrade et Zagreb étaient devenus tolérables. Au cours de l’année 1930, ce travail de pacification et de fusion intime des masses serbo-