60 CRUCIFIÉS AU CARREFOUR et l’ancien ministre yougoslave à Washington Liouba Mihaïlovitch. A sa susceptibilité et à ses griefs personnels qui n’étaient que trop justifiés, Davidovitch a sacrifié les plus hauts intérêts de l’Etat et de la nation lorsqu’en 1927 et en 1928 il refusa la collaboration que lui offrait Raditch. Il est vrai que, s’il avait accepté cette offre, M. Davidovitch aurait eu à avaler une autre couleuvre aussi indigeste, c’est-à-dire M. Pribitchévitch. Tout de même, il n’aurait pas dû refuser cette collaboration car l’intérêt de l’Etat et de la nation et aussi l’intérêt de la démocratie yougoslave exigeaient impérieusement de ne point laisser M. Raditch seul en présence de M. Pribitchévitch. Et c’est malheureusement ce qui arriva : Davidovitch refusa de former « le bloc démocratique » avec Raditch et Pribitchévitch. S’il l’avait formé, il aurait peut-être sacrifié l’intégrité de son parti, mais il aurait, par ce geste, sauvé FEtat et la démocratie yougoslave d’une crise très grave. * M. Pribitchévitch n’a pas été repoussé définitivement par Belgrade en 1925. On lui avait dit à ce moment-là : « L’intérêt de l’Etat exige que Raditch et les Croates viennent à Belgrade pour reconnaître l’Etat yougoslave, le roi et la dynastie. Ils sont disposés à le faire, mais ils posent une condition « sine qua non »