l’attentat contre l’état 65 litique du sentiment soit en conflit avec les intérêts croates les plus évidents. Les animosités et les passions personnelles, avec une force irrésistible, se sont mises, comme nous l’avons dit, à obscurcir l’horizon politique de la Yougoslavie en 1928. L’intioléran-ce des chefs avait creusé un fossé profond dans la nation. Les persécutions rancunières et réciproques des hommes occupant les premières places de la vie politique de la démocratie yougoslave ont divisé le peuple lui-même. Là aussi s’organisèrent deux fronts également âpres à se combattre : celui des « Prét-chani » et celui des Serbes de Serbie. Ces deux fronts pouvaient, au dernier moment, être brisés par M. Davidovitch s’il avait voulu faire preuve d’une abnégation héroïque en se sacrifiant lui et son parti. Mais ce qui a prévalu chez lui à ce moment décisif, c’est la susceptibilité blessée d’un politicien serbe au lieu de la sagesse et de la clairvoyance d’un homme d’Etat yougoslave. Et lorsque ni l’un ni l’autre des deux adversaires qui formaient deux fronts, à cause d’animosité personnelle et de faux prestige, ne voulut entendre parler de concessions, ils se heurtèrent avec toute la véhémence et toute la violence propres au tempérament yougoslave. N’ayant les yeux fixés que sur lui-même et sur ses visées d’ambition personnelle, Pribitchévitch ne se faisait pas faute de jeter de l’huile sur le feu. Hypnotisé par lui et repris par l’amitié fervente qui le liait à Pribitchévitch au temps de leurs