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CRUCIFIÉS AU CARREFOUR
milliard de dinars. Naturellement, cela retombe encore sur le dos de Belgrade, car les Croates ont l’habitude héréditaire de chercher la cause de leurs malheurs en dehors d’eux-mêmes et voient la paille dans l’œil de leurs frères, tandis qu’ils ne voient pas la poutre dans leur propres yeux.
  Le Dr Matchek, le Dr Troumbitch et toute la « belle compagnie » de Zagreb demandent l’organisation dualiste de la Yougoslavie avec la ligne Kotor-Zemoun pour frontière. On pourrait peut-être croire que c’est une conception originale. Mais non : c’est la copie servile du modèle austro-hongrois. Ce serait donc, s’il en était besoin, une preuve de plus que la contagion austro-hongroise agit toujours dans les esprits et dans les cœurs des politiciens de Zagreb, bien que le dualisme austro-hongrois soit le plus puissant argument contre tous les dualismes en général. D’ailleurs, moins que tout autre pays la Yougoslavie offre un terrain favorable pour l’expérience dualiste: se trouvant à un des carrefours de l’Europe les plus importants et les plus fréquentés au cours de l’histoire, la Yougoslavie serait en danger permanent de se disloquer, par suite de la pression des forces étrangères supérieures (des Allemands et des Italiens surtout), si elle possédait deux centres comme une ellipse.
  Tout récemment, les hommes politiques de Zagreb ont de nouveau enfourché leur grand cheval de bataille, l’argument historique, afin de justifier les revendications dualistes et tria-